Pour que je vous parle de la compagnie des Dévorants, il faut qu’on fasse un saut dans l’année 2019.
Ça a commencé par un tournage, Tales from Gotham, réalisé par Florian Kadi, sur lequel je suis allée faire des photos de plateau, et en même temps rencontrer pour la première fois quelques techniciens qui deviendront des collègues récurrents et des amis. Sur ce tournage, il y avait un certain acteur, nommé Cyril Masson; drôle de bonhomme, bien zinzin, on sympathise, et en rentrant d’une journée de tournage, on se rend compte qu’on habitait (à l’époque) à quelques rues l’un de l’autre. Il jouait un sbire du Pingouin si mes souvenirs sont bons, donc un sale type habillé en noir avec un parapluie qui fait « pan pan ». La classe.
Le projet se fini, et quelques semaines plus tard, tiens, un message de Cyril. Il me demande si ça me plairait d’aller faire des photos de théâtre pour les Dévorants, la troupe dont il est membre. N’ayant jamais eu cette opportunité, je saute sur l’occasion, et je me ramène un soir, armée de mon fidèle appareil photo au bar du Baston (qui est bien particulier aussi), et je tombe sur Cyril. En robe. Et des paillettes. Oh, me dis-je, ça change du parapluie-flingue. Je rencontre ensuite Charlotte Piechon, la metteur en scène, sa soeur jumelle Justine (mes yeux se sont un peu embrouillés au début), Clara Jolfre, Fanny Boussès, et Romain, dont je ne me souviens plus du nom de famille, mais qui est formidable. Cette soirée là, j’ai découvert une autre manière de faire du plateau, et j’en ai pris plein les mirettes, avec les performances de chacun. Ce premier cabaret a eu lieu en début 2020, et depuis, je ne les ai plus lâché d’une semelle, je mitraillais à tout va!
Maintenant que vous savez comment je les ai connu, je vais vous narrer les deux éditions de « Tout l’monde dehors », un festival qui avait invité la troupe et d’autres, pour performer en plein air. Bon, déjà c’est en été (je déteste l’été), il faisait une chaleur… et puis, il y en avait du monde! J’arrive vers 16h, pour découvrir les lieux; je connaissais déjà le principe, mais je voulais voir où se trouvaient les éléments vitaux, comme les toilettes, les loges, la buvette/miam-miam, l’estrade pour les performances, et surtout, SURTOUT, les lumières. Cette année, ils avaient mis le paquet, c’était bien. Alors j’ai gambadé de 16h à 23h-00h, zigzagant entre les jeunes, les moins jeunes, les vieux, les bourrés, les gens en plein potins (je vous jure, il y a de tout), et j’ai pris des photos de mes amis sur scène, et en coulisse.
J’adore les coulisses. Déjà, on m’y a donné accès, ce qui est très gentil, je pouvais reposer mon dos et mes jambes entre les performances, me désaltérer, manger, mais aussi prendre des photos backstage, à la lumière naturelle cette fois! Les changements de costumes, de maquillage, de coiffure/perruque, les accessoires… les humeurs changeantes aussi, en fonction du prochain show, la cohésion de la compagnie, les rires, le bas brésille qui ne veut pas s’enfiler, la queue de diablotin qui ne tient pas en place…tout ce mal pour flamboyer sur scène, avec des lipsinks, des chorégraphies un peu sombres (voire beaucoup), tout ceci m’a fait plaisir à voir et a réchauffé mon petit coeur de gothique.
Je suis repartie après quelques embrassades et quelques mots, fatiguée, mais contente, et pressée de voir le résultat de ma récolte sur mon écran d’ordinateur.